La création de “Family Dystopia” a été une aventure fulgurante, et je suis impatient de partager l’incroyable aventure de la réalisation de ce court-métrage. out s’est passé lors d’un Kino Kabaret organisé par ARKAOS en Suisse. Le problème ? Nous devions réalisé l’intégralité du film en seulement 72 heures. Le résultat a été tout simplement incroyable.
Laissez-moi vous faire vivre les montagnes russes de la réalisation de « Family Dystopia ».
Chapitre 1 : Le coup d’envoi du Kino Kabaret
Un Kino Kabaret est comme un camp pour cinéastes. Il combine l’excitation d’un campement avec l’intensité d’un tournage collectif. Imaginez : 30 d’entre nous ont passé quatre jours ensemble, dormant dans un bunker, se tenant à des lieux de tournage spécifiques et travaillant avec un temps et des ressources limités – un véritable test pour notre créativité.
En tant que passionné de cinéma, j’étais ravi d’être entouré de personnes partageant les mêmes idées. Le concept de « Family Dystopia » me trottait dans la tête depuis plusieurs semaines. Il gravite autour du thème de la liberté d’expression, dans le genre thriller. Cependant, je n’avais pas l’intention de le réaliser au Kino Kabaret. L’idée était encore en cours d’élaboration et nécessitait des ressources considérables : des acteurs, une équipe technique complète, un équipement d’éclairage spécialisé et un lieu de tournage approprié.
Tout a changé lorsque les organisateurs ont approché les six réalisateurs (dont je faisais parti) une heure après notre arrivée. Nous avions une heure pour présenter nos concepts de films à tout le monde. Pris au dépourvu, je me suis retrouvé à présenter « Family Dystopia », car j’avais une première ébauche de l’histoire. L’idée a trouvé un écho auprès du groupe, et nous avions accès à un lieu de tournage et à des acteurs qui convenaient.
Chapitre 2 : La frénésie des 72 heures
72 heures peuvent sembler une durée raisonnable, mais quand on fait un film, c’est un clin d’œil. Notre équipe a dû faire face à un véritable marathon : répétitions, adaptation de l’histoire aux contraintes du lieu de tournage, repérage des lieux et course au magasin pour les accessoires de dernière minute. Le premier jour de l’événement était un jour férié, ce qui a compliqué les choses puisque nous avons dû faire des achats le jour où nous aurions dû être en train de tourner.
Notre lieu de tournage présentait lui aussi son lot de difficultés. J’avais initialement prévu deux chambres, mais nous n’avions accès qu’à une seule. Nous avons donc dû faire preuve de créativité et créer l’illusion d’une deuxième chambre. L’aspect technique était tout aussi exigeant. J’ai fini par porter plusieurs casquettes : producteur, scénariste, réalisateur et directeur de la photographie. Heureusement, j’ai pu compter sur le soutien de Rayan Dini, qui a lui aussi jonglé avec plusieurs rôles : premier assistant réalisateur, premier assistant caméra, électricien et même ingénieur du son lorsque c’était nécessaire. Jessica Morin m’a également beaucoup aidé, en étant l’une des premières assistantes caméra, un excellent travail !
Pendant le tournage, le son est devenu un jeu de chaises musicales, avec quatre opérateurs de son différents, que je devais tous former à l’art de la perche. C’était un environnement exigeant et très contraignant.
La phase de post-production a été tout aussi intense. L’heure tournait et nous n’avions qu’une semaine pour terminer le court métrage. J’ai eu la chance d’avoir des amis qui m’ont soutenu. Une mention spéciale à mon ami Yvan Brunner, qui a réalisé le mixage audio avec une rapidité et une précision remarquables, merci !
Chapitre 3 : Créer l’atmosphère
La création de « Family Dystopia » a représenté un défi unique en matière de narration. Nous voulions créer un thriller psychologique qui plongerait le public dans une atmosphère sombre et tendue. Pour y parvenir, nous avons fait des choix audacieux, et l’un des plus importants a été d’opter pour des objectifs anamorphiques avec un squeeze de 1,8x.
Le format anamorphique a une qualité cinématographique distincte, avec ses reflets typiques et ses bokeh étirés. Ces éléments visuels ont ajouté de la profondeur à nos images, contribuant à créer une ambiance captivante. Nous avons délibérément mis l’accent sur les contrastes et les ombres afin d’intensifier l’ambiance et le suspense de l’histoire. Chaque scène a été soigneusement conçue pour tenir le public en haleine, et les objectifs anamorphiques ont joué un rôle essentiel à cet égard.
Chapitre 4 : Première en salle de cinéma et festivals de films
Le point culminant de ce voyage a été la sélection de « Family Dystopia » pour sa première en salle de cinéma lors de la Nuit du Court métrage à Sierre. C’était un rêve devenu réalité, et l’expérience a dépassé toutes mes attentes.
Le moment où je suis entrée dans la salle et où j’ai vu ma création sur grand écran était indescriptible. L’excitation qui régnait dans le public, l’attente commune et les réactions collectives aux rebondissements du film ont créé une atmosphère de pure magie. La présence de ma famille et de mes amis, qui soutenaient mon travail et partageaient ma réussite, m’a fait chaud au cœur.
Tout au long des 12 minutes et 43 secondes du court métrage, j’ai eu un sourire jusqu’aux oreilles. C’était un véritable témoignage du pouvoir de la narration et de la force fédératrice du cinéma. La première a été un moment de profonde satisfaction, me rappelant l’impact profond que le film peut avoir sur son auteur et sur le public.
En outre, « Family Dystopia » a reçu une reconnaissance et des éloges notables lors de divers festivals de films. Il a été sélectionné officiellement et a remporté le prix du meilleur film dramatique du mois au Paradise Film Festival. Il a également été primé au Festival La Fine Équipe Villars-Gryon, où il a obtenu une sélection officielle ainsi que la deuxième place (public) et la troisième place (jury) pour le meilleur court métrage. Le film a également été honoré par une sélection officielle lors de la séance Lift-Off First-Time Filmmaker Session, ce qui souligne encore sa résonance auprès de divers publics et de jurys estimés sur différentes plates-formes.
Conclusion : Un pilote pour l’avenir
Le voyage tumultueux de la création de « Family Dystopia » au cours de ce Kino Kabaret a été l’une des étapes marquantes de ma carrière de réalisateur. Il a repoussé les limites de ce qui est possible dans un temps limité et a révélé le potentiel inexploité de l’histoire que j’avais imaginée.
Si le Kino Kabaret a été une incroyable rampe de lancement, ce n’est que le début de l’histoire de « Family Dystopia ». Cette expérience a renforcé mon engagement à développer ce saisissant scénario pour en faire un long métrage et lui permettre d’atteindre son plein potentiel.
Le processus a été une montagne russe de créativité, d’ingéniosité et de collaboration, et je suis impatient de voir où nous mènera le prochain chapitre de ce projet. Il prouve que lorsque des cinéastes s’unissent pour raconter une passionnante histoire, les possibilités sont infinies et les résultats ne sont rien moins qu’extraordinaires.